La légende d'Angkor Wat

Il y a bien longtemps, vivait dans la province de Seang Hai en Chine un homme nommé Lim Seng. Il était très pauvre et travaillait dur pour un riche marchand. Un beau jour, cinq apsaras du seigneur Indra volèrent dans le jardin de Lim Seng. Les nymphes jouèrent quelques temps dans ce beau jardin, et l’une d’elles, qui s’appelait Tip Sodachan, cueillit 6 fleurs du jardin au doux parfum.

Quand elles repartirent dans le monde des devatas, la nymphe confessa au seigneur Indra avoir cueilli des fleurs sans permission. En guise de punition, le seigneur la condamna à retourner dans le monde des mortels et à vivre comme épouse de Lim Seng pendant 6 ans.

Tip Sodachan était bien triste; elle retourna néanmoins dans le monde des humains et recontra Lim Seng : “J’ai cueilli six fleurs sans permission. Mon seigneur m’a condamné a être votre épouse pour 6 ans.”

“Je suis très pauvre et ne puis guère avoir de femme”, répondit Lim Seng, “mon maître ne me donne à manger que pour une personne”

“Ne vous inquiétez pas”, dit la nymphe, “Je vous aiderai et vous enseignerai les arts secrets de mon peuple. Laissez-moi rester avec vous !” l’implora t’elle.

Tip Sodachan était d’une grande beauté et son époux tomba rapidement très amoureux d’elle. Grâce à ses talents exceptionnels de tisseuse et à son travail, le couple devint très riche et respecté. Un an plus tard, Tip Sodachan eut un petit garçon, qu’elle nomma “Preah Pisnouka”. Le délai de 6 ans imparti par le seigneur Indra écoulé, la nymphe dût quitter le monde des humains, laissant son mari et son fils éplorés.

Au même moment, au royaume du Cambodge, un pauvre paysan, qui s’était abrité de la pluie sous un autel, eut la surprise de voir deux coqs se percher sur celui-ci. Les 2 coqs (un noir et un blanc) n’étaient autre que la manifestation du seigneur Indra, et pouvaient parler le language des humains. Le noir dit : “Qui ose caqueter ainsi près de moi ?”, le blanc répondit: “je suis un animal magique. Celui qui mangera ma chair deviendra roi sans coup férir.”. Le noir s’esclaffa : “Et moi… si un homme mange ma tête, il sera le chef des moines; si une femme mange ma cuisse, elle deviendra reine; et si un homme mange mon blanc, il sera couronné roi. Alors ne sous-estime pas mon pouvoir.”. Le coq blanc, dégouté, s’envola de son perchoir. Le paysan, qui avait tout entendu, trucida le coq noir et l’emmena à la maison.

Le paysan raconta toute l’histoire à sa femme. “Bientôt, nous serons couronnés roi et reine. Avant toute chose, nous devons nous laver et bien nous habiller.”. Ils se dirigèrent donc vers la rivière pour se baigner, et laissèrent un plat contenant les restes du coq sur la berge. Une fois leur bain pris, les deux paysans découvrirent avec stupeur que le courant de la rivière avait emporté leur plat en aval.

Le même jour, un mahout d’éléphant, nommé Tea, menait ses éléphants au fleuve pour les laver. Voyant un plat de nourriture flottant sur l’eau, il le récupéra et le montra au chef des moines de la pagode voisine. Le moine prit la tête du poulet de la mangea, donna le blanc à Tea et la cuisse à la femme de Tea, Vong, sans toutefois les informer de la nature magique de la nourriture.

Or, le dernier roi du Cambodge venait de mourir, ne laissant aucun descendant. Les officiels du royaume ne savaient que faire. En désespoir de cause, il décidèrent de prier les devatas afin de guider un éléphant sacré pour désigner le prochain roi. L’éléphant se dirigea aussitôt vers la demeure de Tea et Vong, les fit grimper sur son dos et s’en retourna au palais royal. Les grands du royaume, sans voix devant un tel miracle, proclamèrent les deux roi et reine. La reine tomba bientôt enceinte et eut un enfant nommé Preah Ketomealea.

Les années passèrent. Preah Pisnouka était devenu adolescent et était anxieux de retrouver sa mère, son père lui ayant révélé l’histoire de sa naissance. Après de nombreux voyages, il finit par trouver un petit groupe d’apsaras, cueillant des fleurs dans la montagne. “Si ma mère est parmi elle”, pria-t’il, “faîtes qu’elle ne puisse s’envoler”. Les nymphes s’en allèrent, sauf une qui resta incapable de voler. Preah Pisnouka s’élança et serra sa mère dans ses bras.

Folle de joie de retrouver son fils, Tip Sodachan l’emmena avec elle dans le monde des devata. Elle le présenta au seigneur Indra, qui fut impressionné par les talents de dessinateur et de sculpteur du jeune homme. Preah Pisnouka devint l’apprenti du dieu charpentier, et sous sa férule, accomplit de nombreux chef d’oeuvres, parmi lesquels un bateau qui pouvait à la fois naviguer sur terre et sur mer.

Au vu de ces exploits, le seigneur Indra nomma Preah Pisnouka instructeur et éducateur des croyants bouddhistes sur terre. “Tous les batîsseurs humains, avant de construire quoi que ce soit, devront faire les offrandes suivantes à Preah Pisnouka : une bouteille de vin, un billet d’un riel, quatre branches de bananier, 2 mètres de tissue blanc, un bol de riz et une bougie.”

Le seigneur Indra se rendit alors dans le monde des humains, et apparût dans le palais du roi du Cambodge. Il lui révéla que le jeune Preah Ketomealea était en fait son fils, conçu par magie. Il l’emmena dans le monde des devata, le baigna dans de l’eau sacrée afin qu’il puisse vivre plus de 100 ans. Indra se tourna alors vers Preah Pisnouka : “Tu es un humain et tu ne peux vivre ici éternellement. Je t’envoie au Cambodge pour que tu construise un magnifique temple pour mon fils. Quand la construction sera complète, je viendrais en personne assister à son couronnement.”

Dès lors, Preah Pisnouka démarra la construction. Il fit creuser un gigantesque fossé, et érigea une colline avec la terre ainsi extraite. Sur cette colline, il construisit un superbe temple à cinq étages, et l’orna de magnifiques sculptures. Preah Ketomealea fût ébloui par la construction et exprima son admiration à Preah Pisnouka, lui demandant de bâtir de nombreux autres temples. Le seigneur Indra vint comme promis couronner son fils et décida de nommer la pays “Cambodge”.

Des années plus tard, Preah Ketomealea donna à Preah Pisnouka une grande quantité de fer et le chargea de lui forger une épée symbole de son grand pouvoir. Preah Pisnouka fit fondre le métal et réalisa un petite épée, donc le fil était extrêmement fin et acéré. Cette épée pouvait couper en deux un homme, sans que celui-ci s’en rendisse compte, à moins que l’on pousse de coté les deux parties de son corps.

Voyant l’épée, Preak Ketomealea devint furieux : “Tu as dû garder la plus grande partie de mon fer pour toi. Cette épée est beaucoup trop petite.” Devant une telle ingratitude, Preah Pisnouka se mit en colère à son tour, quitta le Cambodge et repartit en Chine. Ainsi s’achève l’histoire de Preah Pisnouka, la divinité qui bâtit le temple d’Angkor Wat.

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